On peut regarder des photos, on peut écouter des mots. Parfois c'est la même sensation. Les images entrent et sortent, vont et viennent, s'incarnent...
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Un jus de griotte
Assaisonné de rosée
La pupille s’affole
Un buisson roucoule
Et l’air pépie de plus belle
Juste entendre, sans voir
Au fond des abers
La mer se repose du large
Les yeux s’acoquinent
Les ciels de mouette
S’éparpillent dans les rues vides
L’écho n’a qu’un cri
Suppose
Qu’un matin de pluie dense
Se déverse sur la plage
Et que je te demande
Sans voir ni sable, ni eau ni mer
De marcher sans savoir
Où tes pas rejoignent les miens
Du ciel qui s’attache
Aux élans vifs des nuages
Mêmes les ombres s’enfuient
La réalité
Ce qu’on en dit, la belle affaire !
Savourer qui ment.
Il n’y a rien à changer de ce qui est
Seulement comprendre
Ne pas avoir peur de ce qui est.
La beauté furieuse
Vous arracherait des larmes
L’eau de sa violence
Le plus petit vent
Soulève tout ce qui le touche
Lui, n’a pas de main.
Suppose
Qu’au détour du sentier
La lande recouvre tout l’espace
Et que je te demande
D’y creuser ma route
Sans imaginer encore
Que je puisse la prendre
Au pas des courses vaines
La vague est lune de plein jour
La mer n’est qu’un ciel
Le sentier répandu dans l’herbe
Embabouine les voies qui songent
C’est le sien sans doute
Rocher du cormoran qui sèche
Il montre ses clés
Tissage de brume blanche
Attisé des jeux du vent
La falaise en bloc
N’a que des soupirs de pierre
C’est la mer qui chante
La bruyère s’accroche
Plus haut que la terre à peine,
Un miel de revanche
Broussaille à l’aspic
Ça frétille dans les fourrés
La peur change de camp
A force de vouloir se dépasser
On y arrive
Celui qui reste en arrière nous intéresse-t-il ?
Être bien est une volonté possible
Être n’est pas une volonté
Être mal est une souffrance impossible
Être n’est pas une souffrance
En ce sens, la qualité de l’Être m’indiffère
Le juste équilibre ne pèse pas grand chose
L’abeille noire en bruit
Epuise le sucre des fleurs mauves
A qui l’art du miel ?
L’émeraude est à vif
La couleur n’est rien qu’une onde
Le sable est complice
Eponge de plein sel
Regard injecté de mer
Les yeux plaident coupable
Déployer la crosse
Epuiser l’âge de fougère
Jusqu’à la sécheresse
BRP - Août 2020
J’ai utilisé des formes simples (Haïkus, Tankas, et les "suppose" de Guillevic)