Terminaisons nerveuses
J’aurais voulu garder le temps du monde et son élan
Puiser dans le torrent quelques truites éclatantes et brèves
Dévisser la branche d’un arbre avant son printemps
M’en faire un bras supplémentaire gorgé d’âme et de sève
J’aurais voulu sabrer les champs dorés comme un champagne
Et récolter les cadeaux d’une brise gonflée d’écume, qui sait ?
Depuis que le temps s’enfle et transpire et bat la campagne
Il se peut que j’existe en rêvant, sur le fil, juste un trait.
Rien ne se perd ni le péril d’un ange ni le regard des démons
Il faudrait toujours par le bien par le mal faire la part du monde
Et dessiner l’hypothèse qu’à quelque chose malheur est bon
Embarquez la vie qui passe et la musique à la ronde
Je quémande à la porte les atours et la force mais qu’en dira-t-on
Il avait pris sa route pour acquise et tous ses jours pour une simple seconde.
BRP 25/03/2002