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Nous étions quelques poètes
Et certains n’osaient pas le croire------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
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Nous étions quelques poètes
Et certains n’osaient pas le croire
Ils équeutaient les mots comme des poids
En recueillaient le son dans une casserole d’étain
S’étonnant encore de leur récolte de billes vertes
Nous étions quelques pilleurs d’étoiles
A coller des comètes dans nos chambres vides
Nous attrapions des planètes sans en être malade
Et nous n’avions qu’à les dire pour nous en prémunir
Un certain Paul, d’aventure, en sortit bleu comme une orange
L’empiètement de nos mains déborde la rivière
Nous agitons des galets glissants sous les pieds des passants
Que des torrents invitent à s’affranchir des mots du monde
La gerbe d’eau devenue blanche gifle leurs pensées sombres
Et la rivière s’apaise au sortir des canyons au printemps
Nous étions quelques vivant-à-peine
Qui recueillaient la sève sans y goûter vraiment
Nous étions source de vague, le vent même
Tout essoufflés de nos mots suintant sans cesse
Arrimant comme on peut les images à nos arbres
Il nous reste à tendre les écuelles de billes vertes
Qu’on s’en saisisse et qu’on nous laisse dormir debout
Qu’on s’en nourrisse et qu’on nous laisse pour conte
BRP 25/04/2020